Les réalisateurs

    « Nos films sont toujours pour nous un acte militant, un engagement profond, par lequel nous voulons rendre hommage à la dignité de personnes en lutte avec la société ou avec elles-même. Filmer des êtres qui résistent, qui rêvent, qui espèrent. Donner la parole aux humbles et laisser apparaître leur désir de société plus juste, d’y avoir une place dépourvue d’étiquette stigmatisante.                                                                                 Ces films ne sont probablement que des gouttes d’eau, fragiles et éphémères. Peut-être servent-ils juste à décaler un peu certains regards trop chargés de préjugés. Nous n’avons pas la prétention de changer le cours des choses, mais nous y accordons une part de notre vie, avec joies, angoisses, doutes, mais aussi avec la profonde conviction que c’est ce qui nous relie le mieux au monde. »

francoise+regis

Régis Blanchard et Françoise Bouard sont tous les deux nés en Vendée durant le bel été de 1972. En 1995, de retour de deux années passées en Turquie où il était marchand de tapis avec les Kurdes d’Ephèse, Régis rencontre Françoise et son désir de cinéma documentaire.

Autodidactes, ils entament alors une suite de films documentaires consacrés à la Turquie et à ses enjeux démocratiques, sociaux et culturels.

Dans Yûrü ! (1997-59 min), ils s’intéressent au difficile parcours d’émancipation d’une jeune femme de la communauté turque de Vannes. Avec Un hiver à Istanbul (2001-61 min), ils abordent la situation complexe et douloureuse de militants politiques marxistes et kurdes à Istanbul, à l’époque où les prisonniers politique font ce qu’ils appellent le « jeûne de la mort ». Sur la faille (2004-63 min) est un film un peu différent où ils reviennent sur les traces du séisme d’Izmit en 1999, à la recherche des survivants qu’ils avaient rencontrés au moment du tremblement. Les couleurs lointaines du bonheur (2009 – 85min) les plonge dans le combat identitaire de 2 jeunes kurdes exilés à Istanbul, dans une Turquie qui nie leurs droits et leur différence.

Devenus jeunes parents, ils décident d’explorer de nouveaux territoires plus proches, à travers des films dans lesquels se jouent des enjeux collectifs et individuels forts et intimement liés : l’expérience collective de l’écriture théâtrale avec Même pas peur (2010 – 88 min), et aujourd’hui la survie d’une radio d’intérêt général et la question de la normalité dans la société avec Ondes fragiles.

Parallèlement, ils mènent dans leur région des ateliers de création documentaire tout public avec un fort engagement social. Françoise est aussi cadreuse et monteuse.